Hm... (Attention, théorisation pénible à lire, âmes sensibles s'abstenir

)
L'apparition et la diffusion (et même, l'imposition) d'un certain conformisme ne sont-elles pas les corollaires de la démocratisation et de l'institutionnalisation - quel que soit la "chose" considérée, une théorie, une activité ?
(Mes plus plates excuses pour le trop plein de mots en -tion)
Après tout, quand quelque chose est créé, quand une nouvelle mode apparaît, les créatifs, les novateurs, et ceux qui sont attirés pour tout ce qui brille des feux de la nouveauté, se précipitent sur le filon. Comme tout est neuf et tout beau, ça donne une explosion de tentatives en tous genres. Il n'y a pas de repères, pas de critères de jugement, puisque c'est trop nouveau.
Et puis, au fur et à mesure que la théorie ou l'activité se démocratise, il apparaît naturellement une gradation des utilisateurs... Il y a ceux qui se spécialisent, et qui deviennent "l'élite", les "juges", et il y a le reste, la masse, qui l'utilise sans trop se prendre la tête, mais en se conformant aux avis des experts...
L'institutionnalisation étant faite (et prouvant la pérennité du truc ; m'étonnerait qu'on assiste à une institutionnalisation de la danse techtonik, par exemple), il devient très difficile de s'affranchir des normes, sous peine d'être décrédibilisé. Seuls les véritables marginaux, les novateurs pur jus, y parviennent.
Mais dans un domaine touché par l'esthétique comme le graphisme, comment reconnaître un marginal novateur, qui refuse les normes bêtes et méchantes et exprime sa créativité, du quidam crétin qui expose son mauvais goût ? Et surtout, comment juger du mauvais goût, chose très subjective, sans retomber dans les normes ?
